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8 avril 2011 5 08 /04 /avril /2011 23:57

 

Tic, tac, tic, tac… D’ici quelques semaines à peine, un projet auquel j’ai souvent fait allusion ici ces derniers mois verra le jour : un recueil de six nouvelles inédites de Lisa Tuttle que j’ai sélectionnées, traduites et présentées pour Dystopia. Le titre est maintenant arrêté : Ainsi naissent les fantômes. Un extrait de la préface est disponible sur le blog de Dystopia. Et la couverture signée Stéphane Perger vient d’être dévoilée :

 

http://i54.tinypic.com/149wdav.jpg

 

J’ai hâte que ce projet qui nous a occupés une bonne partie de l’année 2010 commence enfin à vivre sa vie. Il y a quelques nouvelles en particulier que je suis vraiment impatiente de faire connaître aux lecteurs français. J’espère qu’ils seront aussi secoués que je l’avais été en les découvrant il y a des années.

 

En attendant, ma deuxième semaine de vacances touche à sa fin. Une alternance de chouettes moments et de petits passages à vide, comme souvent quand on a tellement rêvé de vacances et qu’on ne sait pas vraiment comment en profiter le moment venu, alors que les jours défilent à toute vitesse. Parmi les meilleurs moments, des verres pris avec des amis, quelques heures de lecture aux terrasses de café ensoleillées, et des soirées DVD. Si Good Morning England était un peu en dessous de mes attentes (sympathique mais pas inoubliable), les trois autres films vus cette semaine ont été de belles surprises.

 

Morse, tout d’abord. Je ne suis pas spécialement fan de la figure du vampire, et je le suis encore moins des histoires de vampires qui se conforment aux règles les plus classiques du genre, un peu désuètes à notre époque. D’où mon admiration pour Morse, qui réussit à frapper fort tout en revenant aux bases : le vampire qui ne peut entrer que si on l’invite, qui terrorise les chats, ce genre de choses. La force du film repose sur son contexte ultra réaliste, et sa vision très dure de l’enfer ordinaire que peut être l’adolescence. Les jeunes acteurs qui incarnent Oskar, l’ado solitaire malmené par ses camarades de classe, et son étrange voisine Eli, qui ne sort que la nuit et se nourrit de sang, sont saisissants.

 

Beaucoup plus inattendu, Breakfast Club aussi a été une jolie surprise. J’ai toujours plus ou moins snobé les films de John Hughes, sans doute à tort, jusqu’à ce que je lise certains commentaires enthousiastes sur ce film juste après le décès du cinéaste. Un film qui a apparemment marqué pas mal de gens à l’adolescence, ce que je peux comprendre. C’est plutôt classique et prévisible, et la morale finale est assez attendue. Mais l’histoire de ces cinq ados coincés en retenue tout un samedi et qui vont apprendre à se connaître au-delà des apparences est finalement assez subtile et bien vue. Le genre de film capable d’appuyer pile là où il ne faudrait pas, l’air de rien, même lorsque l’époque des questionnements adolescents est loin derrière nous, et qui laisse une impression mêlée d’euphorie et de mélancolie. Les personnages sont attachants et celui de la petite goth un peu barrée incarnée par Ally Sheedy est assez savoureux.

 

Et puis Pique-nique à Hanging Rock que j’attendais de voir depuis longtemps et qui m’a envoûtée. Difficile en le voyant de ne pas penser à certains films récents qui s’en sont sans doute inspirés : Créatures célestes, Virgin Suicides pour l’ambiance éthérée du début et le mystère planant autour de ces jeunes filles disparues, ou encore La Leçon de piano pour la confrontation pittoresque entre la société victorienne et la nature australienne. L’intrigue tient en quelques mots : en 1900, en Australie, les élèves d’une institution de jeunes filles s’en vont pique-niquer autour d’un intriguant rocher. Trois d’entre elles partent l’explorer ; elles n’en reviendront pas, et le mystère ne sera jamais résolu. Tout dans ce film est intense et marquant. L’ambiance onirique soulignée par le jeu des lumières et des couleurs, ainsi que par un thème obsédant à la flûte de pan. La galerie de personnages campés par des acteurs tous extraordinaires, depuis la directrice acariâtre et brutale qui se cramponne aux apparences même lorsque tout se délite, incarnée par Rachel Roberts, jusqu’à la jeune Miranda (Anne Lambert) au physique « d’ange de Botticelli » qui traverse le film comme un météore. Je crois pouvoir dire sans trop me tromper que c’est le plus beau film que j’aie vu depuis longtemps. Un des plus fascinants, en tout cas.

 

 

 

 

 

 

 

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commentaires

S
<br /> Coucou Mélanie,<br /> J'ai vu Morse, et comme toi, j'ai été agréablement surprise par ce film sobre mais efficace.<br /> Intense la visite de Londres, dis...<br /> Bonne fin de vacances et à très bientôt<br /> <br /> <br />
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F
<br /> "Morse" : il faut lire le bouqin ! D'accord, il fait dans les 500 pages, mais c'est un des rares romans que je connaisse où chaque personnage, même le plus "secondaire" ou le plus "méchant", est<br /> développé au point qu'on comprend son point de vue. Cette absence radicale de manichéisme (plus deux ou trois thèmes comme l'androgynie) apparentent fortement Lindqvist à Barker.<br /> <br /> "Pique-nique à Hanging Rock" : je rêve ou l'intrigue ressemble beaucoup à "Mary Rose", une pièce de Barrie qu'Hitchcock rêvait d'adapter au cinéma ?<br /> <br /> "Ainsi naissent les fantômes" : j'ai hâte de lire ça. Ah, quel beau jour ça sera, quand tous les éditeurs comprendront qu'il vaut mieux publier Lisa Tuttle (ou Pat Cadigan ou Kathe Koja) plutôt que<br /> Stephenie Meyer...<br /> <br /> <br />
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M
<br /> <br /> Pour "Morse", le roman m'intéresserait bien effectivement, je vais essayer de me le procurer assez vite. Pour "Mary Rose", je n'en sais rien, je ne connais la pièce que de nom... Et pour<br /> Lisa Tuttle and co, c'est vrai qu'on aimerait voir certains auteurs publiés plus souvent en France, mais il faut aussi des Stephenie Meyer pour faire rentrer des sous... Et il en faut pour tous<br /> les goûts (de lecteur). Mais depuis le temps que j'espérais refaire publier Lisa Tuttle en France, je suis vraiment ravie qu'on m'en ait offert l'occasion sur un plateau.<br /> <br /> <br /> <br />
N
<br /> Il existe également des scènes coupées qui révèlent la fin, et qui ont été retirées au dernier moment afin de conserver l'ambiance mystérieuses...<br /> <br /> <br />
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M
<br /> <br /> J'ai vu ça dans un des bonus, concernant en tout cas ce qui arrive à Mrs Appleyard tout à la fin. Je me demande si les scènes en question ne figurent pas dans les bonus que je n'ai pas encore<br /> regardés.<br /> <br /> <br /> <br />
A
<br /> Pour info Pique-nique à Hanging Rock est tiré d'un livre de Joan Lindsay dont le dernier chapitre ont été édités à titre posthume. Et il conclut l'histoire de façon extrêmement bizarre.<br /> (http://en.wikipedia.org/wiki/Picnic_at_Hanging_Rock_%28novel%29)<br /> <br /> Par contre, peut-être pourras-tu trancher un débat qui fait rage avec littlesa : dans une des dernières scène, est-ce que le garçon rampe sur le sol, ou escalade un mur ?<br /> <br /> <br />
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M
<br /> <br /> Hum... Bonne question. Qui appelle à un deuxième visionnage pour me rappeler la scène. ;)<br /> <br /> <br /> <br />