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15 février 2014 6 15 /02 /février /2014 19:59

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Sur la tournée de l’album Twelve où elle reprenait Within you, without you, Patti Smith racontait une anecdote inimaginable à notre époque. Lorsque les Beatles avaient sorti Sergeant Pepper, il avait fallu attendre quelques semaines avant que l’album ne traverse l’Atlantique. Une radio américaine avait alors diffusé un soir l’intégralité de l’album. Une expérience que Patti Smith se rappelait avec une grande émotion, comme un de ces moments uniques où la musique crée un lien réel entre les gens.

 

J’ai repensé à cette anecdote mercredi dernier devant la scène du Divan du Monde. Peu de choses vous font ressentir aussi nettement le passage des époques que de vous trouver à deux mètres d’une artiste qui a été un personnage de votre mythologie adolescente. Il paraît presque irréel, à l’époque où la musique est à portée de clic sur Youtube ou Deezer, de se rappeler un temps où l’on guettait religieusement les passages d’une chanson à la radio pour tenter de l’enregistrer, en attendant de s’acheter l’album sur cassette avec son argent de poche. J’avais treize ans, quatorze ans, la chanson s’appelait Solitude standing et j’étais totalement fascinée par son refrain, sa mélodie envoûtante et la voix de l’interprète. J’avais découvert Suzanne Vega par hasard un jour où Book of dreams passait au Top 50 (encore un détail qui ancre le souvenir dans son époque), quelque part entre le carton de Luka et celui du remix de Tom’s diner que j’ai vécu ensuite en direct.

 

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D’innombrables écoutes de l’album Solitude standing plus tard, j’ai raccroché à l’œuvre de Suzanne Vega lorsque l’émission de Bernard Lenoir (autre repère temporel pour ma génération) m’a permis de gagner Nine objects of desire. Le deuxième concert de ma vie, avant mon arrivée à Paris, fut aussi l’un des siens, sur la scène d’un théâtre de Calais, partagé avec ma mère et ma sœur qui en gardent un souvenir aussi ému que moi. Et vingt-quatre ans après, voilà qu’elle fait aussi partie de ma vie d’adulte et des artistes que je prends plaisir à suivre de près, d'albums en concerts. Il y a bien plus que de la nostalgie dans mon rapport à sa musique : sa carrière est belle et riche, tout simplement, au-delà de la poignée de tubes qui l’ont fait connaître. Il suffit d’écouter le tout récent Tales from the Realm of the Queen of Pentacles pour s’en convaincre (album que j’ai chroniqué ici pour ceux qui souhaiteraient en savoir plus).

 

Mercredi soir, ces nouveaux morceaux cohabitaient avec une poignée de chansons plus anciennes (Gypsy, In Liverpool ou Rosemary), de celles qui faisaient partie de ma vie comme de celle des autres fans qui m'entouraient. L’espace de quelques minutes, Solitude standing m’a rendu mes quatorze ans.

 

(Compte-rendu et photos du concert disponibles sur Le Cargo.)

 

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19 mai 2012 6 19 /05 /mai /2012 16:32

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Dans l’entrée précédente consacrée au projet musical « Playing Carver », j’écrivais qu’une bonne partie de la semaine tournerait autour de ce projet. Je ne savais pas encore qu’au stade de la deuxième séance, où le groupe avait autorisé le Cargo à venir filmer deux morceaux, j’allais me retrouver un peu par hasard à assister à toute une après-midi de répétitions. Il m’est déjà arrivé de voir quelques balances, mais jamais les répétitions elles-mêmes. Je garde (et garderai sans doute toujours) un vieux fond de fascination adolescente pour les coulisses de la musique et les gens qui la font ; voir un spectacle se mettre en place sous mes yeux, en même temps que je découvrais les morceaux, a été une expérience fascinante.

 

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Une fois les deux vidéos tournées, je reste attendre le bon moment pour prendre les photos posées qu’ils ont accepté de m’accorder. Le groupe se concerte pour décider de l’ordre des morceaux, le premier filage est beau mais un peu longuet, quelque chose ne fonctionne pas tout à fait dans l’enchaînement, le souffle retombe entre un début intense et un final impressionnant. Après une pause et la séance photo, nouvelle discussion pour modifier l’ordre, et cette fois, petit miracle : le deuxième filage est plus nerveux, plus fort, et je vois d’un coup se dessiner ce que sera le spectacle du lendemain. J’ai trouvé intéressant de voir naître l'alchimie entre les membres de ce collectif hétéroclite, avec ce que chacun apportait de sa patte personnelle. Et de voir se côtoyer sur une même scène des musiciens que j’ai déjà beaucoup vus jouer (John Parish et Marta Collica), et d’autres beaucoup moins (Atlas Crocodile) ou encore jamais (Gaspard LaNuit).

 

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Parmi les deux vidéos filmées par Renaud pour le Cargo, j’aime tout particulièrement celle-ci. Parce que le morceau, écrit par Csaba Palotaï d’Atlas Crocodile, est magnifique. Parce que les conditions particulières (espace restreint, peu de lumière, une seule caméra pour sept musiciens) ont débouché sur une manière de filmer que je trouve très créative et très belle : voir la façon dont les musiciens sont dévoilés un par un, parfois de loin, sur un rythme qui épouse celui du morceau.

 

 


 

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L’effet de surprise n’était plus le même pour moi le lendemain. C’était un peu étrange de faire partie des seules personnes à connaître en partie le spectacle. Mais il y avait une tension, au moment de les voir monter sur scène et de se dire : voilà, ils ont répété toute la semaine, c’est vers ça que tendait le projet, le moment est venu. Le résultat était beau, le public emballé, ce fut une belle soirée. D’une manière un peu absurde, je me suis sentie fière d’eux, de ces musiciens que je connais bien pour certains mais très peu pour d’autres, et que j’ai eu l’occasion d’accompagner un peu. J’ignore ce que deviendra le projet et si ces morceaux seront enregistrés. Mais la question leur a souvent été posée hier, et j’espère qu’elle portera ses fruits d’une manière ou d’une autre. Ce serait dommage de laisser ce perdre ces chansons et de ne garder aucune trace du projet. En attendant, il me reste beaucoup de photos à trier dont j’ignore encore que faire. Peut-être créer pour commencer un album Flickr avec une sélection des photos à différentes étapes (photos posées, répétitions, concert). J’ai envie d’en faire quelque chose, reste à savoir quoi.

 

Pour ceux qui souhaiteraient en savoir plus, le Cargo leur a donc consacré toute la semaine une sorte de mini-dossier : interview vidéo, deux morceaux filmés, trois séries de photos (portraits, répétitions, live) et un compte-rendu du concert. C’est la première fois que j’ai l’occasion de suivre un projet musical d’aussi près, et je suis ravie que ça ait été pour celui-là.

 

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16 mai 2012 3 16 /05 /mai /2012 11:26

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J’espère que ceux qui me suivent sur Facebook me pardonneront ce doublon, car j’y ai déjà pas mal abordé le sujet, mais je tenais à donner un coup de projecteur sur un projet musical auquel je m’intéresse de près depuis que j’en ai entendu parler il y a quelques mois. Parce qu’il est intrigant sur le papier : un concert tournant entièrement autour de l’œuvre de Raymond Carver, entre mise en musique de ses textes et chansons inspirées par son univers et son écriture. Et parce que ledit projet, baptisé « Playing Carver », implique des gens que j’aime beaucoup. L’inimitable John Parish, musicien et producteur dont je suis de très près la carrière depuis une quinzaine d’années – depuis le magnifique Dance hall at louse point co-écrit avec PJ Harvey en 1996. Marta Collica, découverte sur scène à ses côtés il y a quelques années et dont je suis également la carrière solo. Et puis leurs amis d’Atlas Crocodile et Gaspard LaNuit, dont j’ai croisé la route plus récemment par le biais de Marta. Un collectif cosmopolite, inventif et attachant pour un projet que j’ai hâte de découvrir enfin sur scène. Il n’est prévu pour l’instant de jouer ces chansons que deux fois : ce vendredi soir à la Dynamo de Pantin, puis samedi au festival « La Marmite », près du Mans.

 

 

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En attendant le concert lui-même, et puisque John et Marta sont en résidence à Pantin le temps de cette semaine de répétitions, c’était l’occasion de leur ouvrir les pages du Cargo. D’abord avec une  interview vidéo qu’ils nous ont accordée lundi pour expliquer le projet. Puis une  séance photo qui s’est déroulée dans la bonne humeur et les fous rires. Et puis d’autres choses encore à venir. Le côté éphémère du projet nous donnait d’autant plus envie d’en garder une trace. Beaucoup de choses, de ce fait, tournent pour moi autour de « Playing Carver » cette semaine. Une de ces occasions où je suis ravie de pouvoir profiter de l’outil Cargo pour soutenir et accompagner les projets d’artistes que j’admire. Qui sont aussi, humainement, des gens que j’apprécie énormément.

 

 

 

 

 

Autre coup de projecteur sur un coup de cœur récent dont je n’avais pas encore parlé ici : l’album que j’ai le plus écouté ces dernières semaines s’appelle La Fabrique, il est signé par Maud Lübeck et rassemble une douzaine de chansons moins innocentes qu’il n’y paraît au premier abord. La voix est jolie, les mélodies sont douces, mais les textes cachent parfois d’improbables doubles sens. J’ai consacré une  chronique à La Fabrique sur le Cargo, et Maud a accepté de nous offrir une longue  interview ainsi qu’une  session (que je conseille de regarder en entier sur le site : deux chansons, deux décors, deux ambiances radicalement opposées). Ainsi qu'une  séance photo dans la foulée de la session. La Fabrique est un album que je n’attendais pas, qui ressemble assez peu à ce que j'écoute en règle générale, et qui a été une jolie rencontre.

 

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13 mars 2012 2 13 /03 /mars /2012 17:28

 

 

 

Expérience tentée récemment pour se ménager des plages d’écriture lors d’une semaine un peu chaotique : s’immerger dans une bande-son passée en boucle, non pas une sélection de chansons comme je le fais souvent, mais toute la B.O. d’un jeu vidéo. Et pas n’importe laquelle : la musique du mythique Silent Hill 2 composée par Akira Yamaoka, avec ses mélodies lancinantes au piano, ses ambiances à couper au couteau et son atmosphère onirique qui m’a, pour la première fois, rappelé celle de la bande-son de Twin Peaks. Deux villes de fiction où l’étrangeté fait loi. La nouvelle en question comportant quelques clins d’œil à Silent Hill, la bande-son s’y prêtait d’autant mieux. Parfaite pour s’immerger dans une ambiance fantastique, souvent hypnotique, souvent angoissante aussi.

 

 

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Autre bulle de sérénité au coeur du relatif chaos de la même semaine : Institut suédois, conférence de presse de l’excellent festival « Les Femmes s’en mêlent », Shara Worden alias My Brightest Diamond en showcase, petite fée malicieuse à la voix de diva et au talent ébouriffant. Croiser Shara lors du cocktail qui suit, essayer de lui dire sans trop bredouiller que sa chanson Be Brave a énormément compté, puis retourner timidement lui demander quelques photos posées avant de partir. Pas qu’elle soit impressionnante, Shara – c’est l’une des rares personnes que je puisse regarder en face sans devoir lever les yeux, et ceux qui connaissent mon gabarit comprendront ce que je veux dire. Mais enfin ce talent, cette voix, cette musique, ça intimide un peu.

 

My Brightest Diamond sera en concert le 28 mars à l’Alhambra, et ce sera parfaitement immanquable. A titre d'amuse-gueule, j’ai posté quelques photos sur le Cargo (showcase et portraits).

 

 

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22 août 2011 1 22 /08 /août /2011 15:34

Vous connaissez sans doute ce phénomène : une chanson à laquelle vous ne pensiez plus depuis longtemps se met à vous tourner en boucle dans la tête, et vous finissez par comprendre qu'elle décrit précisément votre état d'esprit du moment. Un film sur la fin du monde coïncidant avec une série de tuiles qui pleut sur mon entourage proche et moins proche, sur l'entourage de mon entourage et ainsi de suite - et c'est la voix de Shara Worden qui s'invite. Une chanson sur la fin du monde réelle ou métaphorique, ou peut-être les deux à la fois, je n'ai jamais vraiment su. Mais les paroles sont d'une grande justesse et ne me quittent plus depuis quelques jours.

 

J'écoute assez peu la musique de My Brightest Diamond parce qu'elle rappelle trop l'existence de ces moments-là, mais elle est toujours aussi magnifique. A l'image de ce refrain : "It was beautiful, and terrible..."

 

(Note : je déconseille l'écoute de ce morceau si vous avez déjà le moral dans les chaussettes.)

 

 

 

 

Et pendant ce temps, ailleurs, deux nouvelles tentent de se démêler en parallèle. L'une d'entre elles présente des échos un peu troublants avec tout ça. Quelque chose dans l'air, sans doute.

 

 

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26 juillet 2011 2 26 /07 /juillet /2011 11:19

Je dois la découverte musicale la plus inattendue de la semaine à mes amis Michelle et Claudio, traducteurs sudistes chez qui j’ai passé quelques jours en villégiature. Un groupe de bal populaire toulousain qui fait danser le public sur une base de danses classiques (mazurkas, scottish) aussi bien que de rondes et de farandoles : sur le papier, ce n’était pas trop ma came. Quelques morceaux écoutés sur disque ne m’avaient pas totalement convaincue. La surprise n’en fut que plus belle dimanche soir, où j’ai vu Bombes 2 Bal jouer en plein air dans le village médiéval de Castelnau-de-Montmiral. J’ai toujours une légère méfiance vis-à-vis des groupes qui cherchent à impliquer activement le public : ça peut très vite sonner faux et plomber un concert. Mais rien de ça ici. C’est un spectacle populaire dans le meilleur sens du terme : convivial, festif et chaleureux, avec une vraie qualité musicale pour soutenir le tout. Le groupe a une sacrée énergie, vraiment communicative, et l’une de leurs meilleures idées consiste à laisser un couple de danseurs évoluer dans le public tout au long du spectacle pour guider les pas de danse. Ceux qui me connaissent savent que je ne suis pas facile à faire danser – non que je n’aime pas ça, mais il faut que je tombe sur la bonne musique au bon moment, et j’ai une sainte horreur des tubes des années 80 censés faire danser les foules. Mais ce bal populaire-là est franchement irrésistible (deux jours plus tard, mes mollets s’en ressentent encore douloureusement). Si vous voyez Bombes 2 Bal passer près de chez vous un de ces jours, foncez. Sans hésiter.

 

 

 

Quelques mots sur Silent Hill 3 pour poursuivre la saga, en attendant de recevoir The Room. Plus j’avance dans la série, plus je comprends pourquoi les fans parlent d’une mythologie interne au jeu. C’est particulièrement flagrant dans Silent Hill 3 qui fait directement suite au premier et continuer à développer le mythe d’Alessa Gillespie, cette fillette dotée de pouvoirs paranormaux, brûlée vive lors d’un rituel occulte orchestré par sa propre mère, puis plongée dans un cauchemar sans fin – une figure indissociable de l’histoire de la ville et de sa monstrueuse apparence. Si le début du jeu tranche avec les précédents, grâce à des décors différents (métro, centre commercial) et à un gameplay plus souple et moins répétitif, la dernière partie nous ramène sur les pas de Harry Mason, héros du premier jeu. Sa fille adoptive Heather, ayant progressivement découvert son histoire et accepté sa propre nature, refait en partie le chemin de son père, depuis un impressionnant combat contre le souvenir d’Alessa sur un inquiétant manège, jusqu’à l’exploration d’une sinistre chapelle où réapparaissent certains lieux mythiques du premier jeu : la chambre d’enfant d’Alessa avant le drame, mais aussi sa chambre d’hôpital. J’ai été frappée, dans cette dernière partie, par l’imagerie quasi christique associée à Alessa : les décors renvoient régulièrement aux images de son martyre, depuis les murs en flammes de la chapelle jusqu’aux fauteuils roulants et lits d’hôpital abandonnés dans les endroits les plus improbables. Sans parler de cette photo d’Alessa à sept ans, la première image que l’on découvrait dans le générique du premier Silent Hill et qui prend valeur d’icône à force d'apparaître dans le jeu. Si Silent Hill 3 souffre d’un scénario un peu long à se mettre en place et ne déploie toute sa richesse que dans la dernière partie, il se caractérise par une mise en scène inventive : dans la manière de filmer les combats (celui du manège est de toute beauté), mais aussi dans l’aspect visuel des lieux les plus cauchemardesques du jeu. Vers la toute fin, j’ai traversé plus d’une fois des pièces en courant tellement la vision des murs en train de se transformer et de se dissoudre à vue d’œil était oppressante. Une magnifique vision de l’enfer, mise en scène par une équipe qui considère le jeu vidéo comme un art à part entière plus que comme un simple divertissement (il suffit de regarder le making of disponible sur Youtube pour s’en convaincre).

 

Pour vous donner un aperçu de l'ambiance, voici une des scènes les plus marquantes du jeu, par son côté totalement improbable. Je l’ai vue reprise dans la bande-annonce de Silent Hill : Revelations, l’adaptation cinématographique du jeu qui sortira l’an prochain (avec notamment Malcolm McDowell dans le rôle de l’inquiétant Leonard Wolf). Et je me prends à rêver d’une adaptation qui bénéficierait cette fois d’un véritable scénario (quoique le travail nécessaire pour raccorder le scénario du premier film avec celui du troisième jeu relève du grand écart). Je reste persuadée qu’un grand film sur Silent Hill reste à faire.

 

 

 

 

 

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26 mai 2011 4 26 /05 /mai /2011 21:49

Y a-t-il meilleur moyen de fêter l'ablation de deux points de suture un peu pénibles, et ma liberté de mouvement retrouvée, que d'aller danser, chahuter et pogoter à un concert de dEUS en compagnie de copines tout aussi fans ? J'ai un peu décroché des albums du "meilleur groupe belge du monde" depuis Pocket revolution, mais la bande à Tom Barman reste un fabuleux groupe de scène, de ceux qui savent happer le public pour mieux le déchaîner. Le concert à la Flèche d'Or ressemblait à un best-of de dEUS. Tous mes morceaux préférés y sont passés : Fell off the floor man qui me met systématiquement en transe, For the roses, Theme from Turnpike, Instant Street, Morticiachair, Little arithmetics et l'incontournable Suds & Soda.

 

 

 

 

Un autre grand moment pour moi a été de réentendre Sun Ra en live. Lors de mon concert de dEUS précédent, qui remonte à quelques années, j'avais décroché quelques secondes en entendant Tom Barman répéter "Here comes, here comes the night train". Je venais d'avoir l'image d'un genre de train fantôme qui s'appellerait le "train de nuit". Ceux qui ont lu Notre-Dame-aux-Ecailles reconnaîtront la nouvelle qui est née de cette image. Je regrette qu'ils n'aient pas conclu le concert par Serpentine comme l'annonçait la setlist, ça aurait bouclé la boucle - c'est en partie de là que venait le nom de ma boutique de tatouage.

 

dEUS sur scène, c'est grand, c'est fort, ça défoule et ça fait un bien fou.

 

Le lendemain, bouclage de valises pour cause d'Imaginales d'Epinal. J'y serai de vendredi midi à dimanche soir, et mon programme de tables rondes est le suivant :

 

- Vendredi à 15h : "Le fantastique" avec Anne Fakhouri, Sire Cédric, Sophie Loubière, Loïc Le Borgne et Jacques Sadoul.

 

- Vendredi à 17h :  "Work in progress - Blogs, Twitter et autres" avec Emmanuel Chastellière, Lionel Davoust et Maïa Mazaurette.

 

- Samedi à 16h : "Les coups de coeur du festival, que sont-ils devenus ?" avec Jérôme Camut, Jean-Philippe Jaworski et Sire Cédric.

 

- Dimanche à 17h : "Lectures à haute voix, par les auteurs ou en leur présence" avec Francis Berthelot, Ellen Kushner et Jean-Philippe Jaworski.

 

Je serai sans doute également présente le samedi à la remise du prix Imaginales, puisque Kadath y recevra le prix spécial. (Insérer danse de la joie sur un air de dEUS.) Et pendant les dédicaces du samedi et du dimanche, comme je l'avais annoncé, je présenterai le recueil de Lisa Tuttle Ainsi naissent les fantômes en même temps que mes propres livres.

 

 

 

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28 février 2011 1 28 /02 /février /2011 19:57

 

Et la fangirl en moi de se demander s'il sera très judicieux, le mois prochain, d'arpenter les rues de Londres vêtue d'un T-shirt qui annonce "Let England Shake". Avouez que c'est tentant. Vous noterez au passage sur la gauche une tentative féline de sabotage de séance photo.

 

Parlons-en, de Let England shake. Quasiment chaque fois que PJ Harvey sort un nouvel album, je prends des leçons de créativité. Sa capacité à partir expérimenter là où on ne l'attend pas m'impressionne de plus en plus. Et fait souvent écho aux questions que je peux me poser sur mon rapport à l'écriture et les moyens d'éviter de tourner en rond. Pour un avis plus détaillé concernant ce très bel album, voir la chronique que j'ai postée sur le Cargo (lequel a été récemment relifté grâce à un site tout beau tout neuf). J'ai aussi eu la chance, ces deux dernières semaines, d'entendre trois fois ces chansons-là sur scène. D'abord dans le cadre hyper intimiste de la Maroquinerie, un concert de toute beauté. Puis deux soirs de suite à l'Olympia, pour un résultat plus inégal. Ayant l'impression d'avoir déjà beaucoup écrit ailleurs sur le sujet, je vous renvoie aux compte-rendus également postés sur le Cargo (cliquer sur les liens ci-dessus).

 

Et puis les images parleront sans doute d'elles-mêmes :

 

 

 

 

Bientôt un mois que je n'avais rien posté ici : je n'ai quasiment pas vu passer février. De début de crève qui s'éternisait en semaines chargées, la nouvelle que j'évoquais récemment a fini de s'écrire par petits bouts. Je n'ai encore aucune idée du résultat. Tout ce que je sais, c'est qu'après une phase où mes nouvelles paraissaient de plus en plus concises, je viens de rédiger mon texte le plus long depuis des années. Et je suis encore incapable, à ce stade, de dire dans quelle mesure il explore des territoires familiers ou s'aventure sur de nouveaux. Il faudra du recul et quelques regards extérieurs pour m'en faire une idée.

 

En attendant, je participerai ce samedi au salon "Encres vives" de Provins, pour ceux qui souhaiteraient venir y faire un tour.

 

 

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14 janvier 2011 5 14 /01 /janvier /2011 18:14

 

J’avais posté l’entrée précédente depuis quelques secondes à peine quand est tombée une nouvelle que j’ai encore du mal à digérer : le décès ce matin de Trish Keenan, chanteuse du groupe Broadcast, des suites d’une pneumonie. Vous aurez donc aujourd’hui deux entrées pour le prix d’une.

 

Le plus triste, c’est qu’on ne peut jamais savoir quand un concert sera le dernier. La dernière fois que je les ai vus sur scène, j’espérais réellement revoir bientôt Lhasa, Grant McLennan des Go-Betweens, ou bien Broadcast. Un groupe que je voulais tellement aimer, au départ, sans y parvenir vraiment, emballée par une poignée de singles merveilleux mais déroutée par des albums un peu arides sur la longueur. Fascinée par le timbre et le phrasé uniques de Trish Keenan, qui aurait pu être énervant mais qui était souvent magique. Et puis en insistant un peu, le miracle s’est produit : un album parfait de bout en bout, baptisé Tender Buttons. Un concert électrisant comme on en voit peu, alors que le premier m’avait déçue, avec une Trish Keenan charismatique au possible – j’ai souvenir d’avoir dansé à en perdre haleine sur Michael : A Grammar. Je ne savais bien sûr pas que ce serait le dernier.

 

Peut-être les artistes qu’on a vus en live sont-il ceux qu’on arrive le mieux à se représenter comme des personnes réelles ; ce sont en tout cas, me semble-t-il, ceux dont on fait le deuil le plus personnel.

 

 

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21 juillet 2010 3 21 /07 /juillet /2010 13:28

 

 

C’est toujours un immense plaisir de revoir sur scène John Parish et son groupe. J’étais particulièrement curieuse d’assister au concert d’hier au Batofar, qu’on annonçait surtout axé sur ses musiques de films – pas l’aspect le plus connu de son travail, mais sans doute un des plus intéressants. La BO de Rosie, film belge de Patrice Toye passé inaperçu chez nous en 1999, est de toute beauté. Si j’avais revu John l’an dernier aux côtés de PJ Harvey, la dernière tournée avec son groupe devait remonter à trois ou quatre ans. Au casting habituel – Marta Collica au clavier, Giorgia Poli à la basse, Jean-Marc Butty à la batterie – s’ajoutait le guitariste Jeremy Hogg, que je me rappelais avoir vu lors de la tournée Is this desire de PJ Harvey dont je garde un souvenir particulièrement ému.

 

 

 

L’intérêt de suivre un groupe sur la longueur, c’est celui de le voir évoluer, tester de nouvelles choses, trouver une formule ou bien s’en éloigner. Ce qui m’a frappée hier soir, ainsi que d’autres fans, c’est la dynamique particulière qu’insuffle le choix de la setlist, et l’énergie qui en résulte ou non. J’ai vu des concerts de John Parish un poil trop sages malgré la qualité des morceaux ; celui d’hier était tout simplement parfait. Équilibre idéal entre des morceaux inconnus qui savent immédiatement happer le spectateur (comme ce Spring ritual tiré d’un autre film de Patrice Toye, (N)iemand, inédit en France) et les classiques qui produisent toujours leur effet (Pretty Baby tiré de Rosie, joliment interprété par Marta Collica). Entre ceux qu’on connaît bien pour les avoir souvent entendus sur scène (Westward Airways ou mon préféré Sea defences) et ceux qu’on est tout ému d’entendre pour la première fois « en vrai ». Le grand moment de la soirée, pour moi, ce fut l’instrumental final de Rosie. Tout commence très doucement par une reprise du thème fragile et poignant qui parcourt la BO – j’avoue que ça m’a presque filé les larmes aux yeux – et puis le morceau s’emballe sur fond de guitares saturées, l’ensemble monte en puissance, le sol du Batofar se met à vibrer, et le moment est absolument parfait. J’ai toujours eu une tendresse particulière pour ce morceau sur disque ; le groupe a réussi à en rendre l’esprit tout en le revisitant différemment. Chapeau bas.

 

 

 

Cerise sur le gâteau, l’ambiance était particulièrement chaleureuse – et pas seulement à cause de la température un poil trop estivale (qui en poussa d’aucuns, dont je fus, à se réfugier sous un ventilateur près de la scène). Le public était très réactif, le dialogue avec le groupe s’est installé très vite, les amis parisiens de John et du groupe étaient venus en nombre (parmi lesquels Jesse Vernon et Kate Stables de Morningstar et This is the kit, qui firent une arrivée remarquée avec leur bonne humeur habituelle). S’y ajoutait le plaisir de retrouver les copains de concert, ceux qui suivent les mêmes groupes et avec qui on tisse un lien particulier à force de les côtoyer depuis dix ans dans les mêmes salles. En fin de soirée, tout ce beau monde s’attardait sur les quais en attendant le départ, discutant avec les musiciens autour de bières ou de mojitos. C’est toujours un plaisir trop rare de parler avec John Parish, Jean-Marc Butty ou Marta Collica, que j’apprécie autant en tant que personnes qu’en tant que musiciens. C’était un de ces moments simples et parfaits où tout est à sa place dans le monde, et où on est heureux d’être là, de suivre ces gens-là, d’avoir vu ce concert-là et partagé cette soirée avec eux.

 

(Et pour finir sur une anecdote totalement inutile : saviez-vous qu'au Batofar, quand vous entrez sur invitation, vous tamponne un Hello Kitty sur le bras ? On va dire que c'est très rock'n'roll.)

 

 

 

 

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